L'Institut professionnel de la fonction publique du Canada

Foire aux questions concernant Professionnels Canada

Proposition à l’AGA au sujet de Professionnels Canada? Qu’est-ce que c’est?

Le Conseil d’administration appuie une résolution présentée à l’AGA relativement à la création d’une nouvelle organisation syndicale. La proposition vise à former une communauté professionnelle de personnes non syndiquées qui travaillent dans le secteur privé afin que celles-ci puissent mettre en commun leurs ressources et trouver des solutions à leurs préoccupations communes.

En votant en faveur du projet, vous serez solidaire d’autres travailleurs et travailleuses qui ont besoin du genre de communauté que nous pouvons bâtir ensemble, et établirez un nouveau bassin de membres qui permettra d’assurer la viabilité et la croissance à long terme de l’Institut en dépit des changements qui surviennent dans le monde du travail.

Professionnels Canada, c’est pour qui?

Les gens au cheminement professionnel atypique. Des professionnels comme nous, mais n’ayant pas l’avantage d’un emploi permanent dans une organisation établie comme le gouvernement, comme des employés de petites et moyennes entreprises ou des entrepreneurs et consultants du secteur privé. Les contrats de travail sont souvent à durée déterminée avec peu de sécurité d’emploi. Ces travailleuses et travailleurs s’attendent donc à passer d’un employeur à l’autre plusieurs fois durant leur carrière.

Par conséquent, qu’ils soient employés ou entrepreneurs, ces gens ont des situations professionnelles qui se ressemblent beaucoup. L’absence de régimes de soins de santé et de sécurité du revenu et la précarité de l’emploi marquent cette communauté professionnelle qui n’a nulle part où aller pour obtenir conseils et avis.

À l’heure actuelle, les deux groupes comptent pour des centaines de milliers de personnes – un nombre qui ne cesse de croître. Seule une organisation syndicale serait en mesure d’aider les professionnels non syndiqués qui vivent les mêmes problèmes.

Pourquoi l’Institut ne peut-il pas simplement syndiquer cette communauté professionnelle?

La précarisation de l’emploi s’accentue dans le milieu professionnel. La situation motiverait certes la syndicalisation de l’ensemble de cette communauté professionnelle, mais il est impossible d’y penser dans le sens traditionnel. Les employeurs et les législateurs ont structuré leur travail d’une manière qui les rend pratiquement « non-syndicables »

Nous bâtissons un nouveau modèle d’organisation syndicale afin de contourner les barrières à la syndicalisation.

Être un syndicat, c’est avant tout créer une communauté de travailleuses et de travailleurs qui se servent de leur pouvoir collectif pour relever des défis communs. Nous envisageons une telle communauté, capable d’affronter les défis que pose l’emploi atypique : isolement, absence d’avantages sociaux, absence de conseils et absence d’une voix forte pour défendre ses intérêts.

Cette communauté professionnelle voudra-t-elle vraiment faire partie d’une organisation syndicale comme la nôtre?

Oui. Nous avons présenté l’idée de Professionnels Canada à des groupes de discussions et sondé les spécialistes indépendants du secteur des TI. 73 % ont déclaré vouloir probablement adhérer à une telle organisation. Même que, de ce nombre, 35 % ont dit vouloir « très probablement » en faire partie.

La possibilité d’adhérer à un régime de soins de santé abordable en motive plusieurs. Cela dit, 67 % ont dit avoir un intérêt à adhérer à l’organisation même en l’absence d’un tel régime.    

Dans les groupes de discussion, l’idée de la communauté – c’est-à-dire d’un endroit où échanger des idées, se solidariser et revendiquer ses droits collectivement – est nettement ressortie comme étant l’un des principaux attraits de la proposition. Autrement dit, un syndicat.

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Bâtir et maintenir une communauté coûte de l’argent. Y aura-t-il une cotisation à payer pour être membre de la communauté?

Oui. Nous avons tâté le marché, ce qui nous a amenés à élaborer le plan d’activités en fonction de droits d’adhésion de 35 $ par mois.

Pourquoi les droits d’adhésion sont-ils plus bas que la cotisation de l’Institut?

Il ne sera pas possible pour la nouvelle organisation de fournir deux des principaux services d’un syndicat type : la négociation collective et la représentation. L’organisation ne sera pas plus en mesure de négocier un régime de retraite ou de soins de santé auquel participerait l’employeur. Elle ne pourra pas non plus prendre en charge des griefs ou des processus d’arbitrage. En outre, la structure de participation aux activités ne sera pas tout à fait la même que celle en place à l’Institut. Les membres n’auront en effet pas droit à un remboursement de salaire, de frais de déplacement ou de coûts des réunions. Les droits d’adhésion augmenteront à mesure qu’augmentera le nombre d’adhésions. Au départ, ils refléteront cependant le fait que les membres recevront moins de services, mais des services qui répondront tout de même à leurs besoins les plus pressants.

Professionnels Canada devrait attirer combien de membres?

Même si les résultats de notre sondage ont été très encourageants, nous avons formulé des hypothèses très prudentes quant au nombre de membres que nous pourrions recruter au cours des premières années d’existence de l’organisation. Nos estimations les plus conservatrices dans notre plan d’activités indiquent que nous pourrions attirer mille membres la première année. Notre projection de croissance est prudente. Si le nombre d’adhésions dépasse nos attentes, nous disposerions des fonds nécessaires pour étendre nos activités. Sinon, nous réévaluerons le projet.

Qui dirigera l’organisation?

Un conseil d’administration composé de membres du Conseil d’administration de l’Institut, ainsi que des spécialistes des secteurs les plus proches du travail de la communauté professionnelle non syndiquée du secteur privé dirigeront l’organisation.

Pourquoi l’Institut devrait-il s’intéresser à un tel défi? La tâche ne devrait-elle pas relever d’un syndicat ayant le bras plus long?

Tous les syndicats auront un rôle à jouer à ce chapitre. L’Institut est très bien placé pour prendre la tête de ce projet dans le monde professionnel, car c’est ce que nous faisons déjà. Nous aurons un avantage en termes de coûts, parce que Professionnels Canada recoupera nos compétences de base. Nous pourrons ainsi continuer de nous concentrer sur nos compétences de base tout en mettant à profit nos forces en matière de représentation, de relations gouvernementales et de services aux membres. L’Institut a la carrure assez large pour relever le défi, mais assez étroite pour se montrer souple dans la création de Professionnels Canada.

Rien n’est moins certain en ce moment que l’avenir de notre syndicat. Pourquoi ne pas nous concentrer là-dessus?

En fait, Professionnels Canada fait partie des stratégies qui nous aideront à tirer notre épingle du jeu en tant que syndicat. Dans les années à venir, il sera de plus en plus question de la formule Rand. C’est pourquoi le Conseil d’administration avait souligné en 2013 qu’il fallait élargir nos horizons, chercher de nouvelles façons de pénétrer le marché du secteur privé et innover en imaginant de nouveaux modèles de syndicalisme qui assureraient notre viabilité à long terme.

Quels avantages tireront les membres de la création de Professionnels Canada?

Nous gagnerons des membres de plus dans un secteur en pleine croissance.

Nous étendrons notre pouvoir d’influence. Nous renforcerons notre position auprès des divers ordres de gouvernement. Nous deviendrons l’organisation par excellence en toute matière liée au monde professionnel. Nous gagnerons en crédibilité auprès des têtes dirigeantes. Nous ferons figure de proue tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du monde syndical.

Nous aurons un plan qui assurera notre viabilité à long terme. Advenant l’abolition de la formule Rand, nous aurions accès à un marché plus étendu pour recruter suffisamment de membres pour compenser nos pertes et continuer ainsi d’offrir les mêmes services.

Rien ne changera dans les services de relations du travail que nous offrons à nos membres. La nouvelle organisation ne peut pas offrir et n’offrira pas non plus toute l’étendue des services de relations du travail de l’Institut. En fait, les services aux membres constituent l’un des secteurs qui connaîtront des bonifications importantes. C’est particulièrement le cas des TI, des communications et de la mobilisation, où nous mettrons à l’essai de nouveaux outils et adopterons de nouvelles façons de mobiliser les membres. Avec l’arrivée d’autres membres à ServicePlus et, à plus long terme, l’injection d’argent frais et l’élargissement de notre influence grâce à l’annexion de Professionnels Canada à l’Institut, nous verrons notre position et nos services s’améliorer au profit de l’ensemble de nos membres.

En quoi Professionnels Canada me concerne en tant que membre de l’Institut?

Les membres de l’Institut ne verront pas beaucoup de changement dans leur relation avec l’Institut, car Professionnels Canada sera une entité distincte. Ses membres ne participeront pas aux activités ni aux réunions de l’Institut, et ne pourront pas non plus voter ni poser leur candidature aux élections de l’Institut.

Qu’est-ce que cela a à voir avec notre lutte contre la sous-traitance?

La création de Professionnels Canada va de pair avec nos efforts pour mettre un terme au recours abusif à la sous-traitance. Les gens qui travaillent à forfait ou à leur compte ne créent pas la nouvelle économie. Les employeurs et les législateurs, oui. En bout de piste, il s’agit d’une lutte pour de bons emplois, et donc d’une lutte contre le recours abusif à la sous-traitance. C’est une question de solidarité, pour que les employeurs ne puissent pas nous dresser les uns contre les autres. Cette lutte en est une pour nous assurer une position forte, afin d’éviter la sous-enchère. C’est également une lutte pour la survie du professionnalisme, afin que les employeurs cessent d’entretenir une culture irrespectueuse envers nos membres. Finalement, c’est une lutte pour de meilleures conditions de travail pour la prochaine génération de professionnels – les enfants de nos membres.

L’expérience montre-t-elle qu’un projet aussi novateur puisse porter fruit?

D’autres syndicats dans d’autres pays ont déjà essayé la même formule avec succès. Prospect UK et Professionals Australia sont deux exemples de syndicats semblables au nôtre qui ont réussi à trouver de nouvelles façons de se solidariser en dehors du modèle conventionnel de l’agent négociateur et de l’unité de négociation. Les deux ont commencé comme syndicats défendant les professionnels du secteur public dans leurs pays respectifs. Les deux ont élargi leur portée de manière à représenter la communauté professionnelle des secteurs public et privé, syndiquée et non syndiquée, et celle qui travaille à forfait ou à son compte. Ces deux syndicats et d’autres encore ont prouvé qu’il y a d’autres champs d’activités où les syndicats pourraient s’investir. Le monde professionnel aussi bien que l’Institut bénéficieront de ce renouveau.

Quels en sont les risques? Et si nous connaissions un échec?

Nous évaluerons le taux de réussite et l’orientation de l’organisation en fonction des prévisions et des indicateurs de rendement énoncés dans le plan d’activités. Bien sûr, des résultats de recrutement supérieurs à ceux prévus permettraient de passer à la vitesse grand V – un beau problème à régler! Par contre, des résultats moindres que prévu obligeraient le Conseil d’administration à retourner à la table à dessin.

Combien coûtera le lancement du projet à l’Institut?

Selon notre plan d’activités, les coûts de lancement s’élèveront à 692 000 dollars, plus un apport complémentaire pour la première et la deuxième année, pour un total de 1,2 million de dollars, en vue de rendre l’organisation rentable. Si la proposition est approuvée lors de l’AGA, nous tirerons les fonds d’une marge de crédit remboursable adossée à des placements de l’Institut. Nous n’aurons donc pas à encaisser les placements de l’Institut pour accéder aux fonds. Il ne s’agit pas d’un prêt, mais d’une marge de crédit, de sorte que nous n’aurons pas à assurer le service de la dette tant que nous n’utiliserons pas l’argent comme tel.

Ainsi, si nous réussissons à obtenir un plus grand nombre d’adhésions que celui prévu dans notre scénario conservateur, nous n’aurons pas à utiliser la totalité du 1,2 million de dollars figurant dans nos prévisions budgétaires. Advenant le cas, nous n’aurons aucun intérêt à payer sur la portion de la somme non utilisée.

Plus Professionnels Canada sera rentable, plus elle sera en mesure de rembourser la marge de crédit et de payer l’Institut pour les services dont elle bénéficiera.

Les prévisions budgétaires reposent sur le principe de l’économie d’échelle. Nous disposons d’une bonne structure organisationnelle, et nous administrons déjà un syndicat ayant un grand bassin de membres. Nous avons pour ainsi dire la structure fonctionnelle suffisante pour créer une toute nouvelle organisation syndicale, et ce, pour un coût de lancement de moins de 700 000 dollars. Nous ne pourrions pas le faire si nous n’avions pas déjà notre structure fonctionnelle en place. Nous prendrons en note les coûts en personnel attribuables à Professionnels Canada dès le départ, ce qui facilitera le remboursement lorsque la nouvelle organisation atteindra la rentabilité.

En outre, les outils numériques pour communiquer avec la communauté professionnelle visée permettent de minimiser le budget publicitaire qu’il faudrait prévoir sinon pour des messages à la télé ou dans la presse écrite.

Que couvrent les coûts de lancement?

Professionnels Canada bénéficiera du processus d’optimisation des TI, de la mobilisation et des communications en cours à l’Institut. Nous adapterons les plateformes et les structures numériques de manière à faciliter la création de l’organisation. Il faudra beaucoup de marketing et de publicité pour communiquer avec la communauté professionnelle visée et recruter des membres. En plus, nous devrons consacrer du temps à la négociation de tarifs de groupe en matière d’avantages sociaux et à la construction de l’infrastructure nécessaire à l’offre de conseils.

Si la proposition est adoptée à l’AGA, quelle est la prochaine étape?

Si la création de Professionnels Canada est approuvée lors de l’AGA, notre date de lancement cible serait février 2020, un moment marquant le centenaire de l’Institut.

Nous recommandons un lancement préliminaire en Ontario, avant de passer aux autres provinces et territoires. Cela nous permettrait de limiter certains des préparatifs de lancement, en nous offrant un marché suffisant pour mettre à l’essai certaines de nos stratégies et de nos hypothèses avant d’aller plus loin.

L’objectif en 2019 serait de bâtir l’infrastructure technologique, de créer l’organisation, d’établir une stratégie de recrutement ciblée, d’élaborer un bon programme de défense des intérêts, de négocier la meilleure gamme d’avantages possible, d’élaborer du contenu et de construire la plateforme nécessaire à la mobilisation des membres.

Ces points sont tous expliqués en détail dans le plan d’activités. Ensemble, ils montrent ce à quoi ressemblerait l’organisation le jour du lancement pour être viable et attrayante pour la communauté ciblée.

Après avoir pris connaissance de tous les renseignements, y a-t-il des questions qui demeurent pour vous sans réponse? N’hésitez pas à nous les poser en nous écrivant à professionalscanada@pipsc.ca. Nous tenterons de vous répondre dans les plus brefs délais.

Voir les documents de référence – Plan d’affaires et budget (sur le portail de l’Institut).