L'Institut professionnel de la fonction publique du Canada

Soutenez les enseignant·es de l’Alberta et défendez la démocratie

Dans une décision profondément décevante, et pour éviter toute négociation de bonne foi, la première ministre de l’Alberta a utilisé la disposition de dérogation pour forcer les 51 000 enseignant·es de l’Alberta à reprendre le travail. Il s’agit d’un précédent dangereux qui aura des répercussions sur les travailleur·ses de tout le pays. 

Les droits de négociation collective sont attaqués. 

La disposition de dérogation fait partie de la Charte canadienne des droits et libertés et, en Alberta, de l’Alberta Bill of Rights et de l’Alberta Human Rights Act. Cette disposition est destinée aux situations d’urgence. La disposition de dérogation permet aux gouvernements de contourner le cadre juridique des droits de la Charte, principalement les libertés fondamentales, les droits légaux et les droits à l’égalité.

Dans ce cas, la disposition de dérogation a été utilisée pour priver l’Alberta Teachers Association (ATA) de ses droits de négociation.

La première ministre Smith a instrumentalisé une législation destinée à protéger les citoyen·nes. Légiférer le retour au travail des enseignant·es, en les privant de leurs droits de négociation, est une attaque directe contre les élèves, les familles et les enseignant·es qui assurent le fonctionnement du système d’éducation. 

Cette législation signifie que les enseignant·es de l’Alberta n’ont aucun pouvoir de négociation pour une période d’au moins cinq ans et qu’ils/elles sont soumis à un contrat qu’ils/elles ont fermement rejeté. Cette mesure a un effet dissuasif sur les droits des travailleur·ses et est largement considérée comme un abus de pouvoir flagrant. 

Bien que la grève soit terminée, les classes de l’Alberta restent surchargées, insuffisamment soutenues et dépourvues des fonds indispensables. Les salaires des enseignant·es sont depuis trop longtemps inférieurs au taux d’inflation, et on leur demande chaque jour d’en faire plus avec moins. Pire encore, les enseignant·es ont été réduits au silence et la démocratie a été remise en question. 

Le président de l’ATA, Jason Schilling, a déclaré : « Les enseignant·es se conformeront à la loi, mais ne vous y trompez pas : se conformer n’est pas consentir. L’Association luttera contre cet abus de pouvoir avec tous les outils que la loi met à sa disposition et avec toute la conviction qu’elle possède. »

L’IPFPC est fier d’être solidaire de l’Alberta Teachers’ Association, de l’Alberta Federation of Labour et du Congrès du travail du Canada. En tant que mouvement syndical, nous devons défendre notre droit de négociation, de grève et de syndicalisation. 

Nous vous encourageons à manifester également votre solidarité. Visitez le site Web de l’ATA et passez à l’action dès aujourd’hui. 

Soutenir les enseignant·es de l’Alberta

L’ensemble des Canadien·nes doivent s’opposer à cette atteinte dévastatrice. 

Nous sommes conscients que de futurs moyens de pression pourraient avoir des répercussions supplémentaires sur les parents, y compris nos membres, dans toute la province. l’IPFPC veillera à ce que les membres soient informés de leurs droits et de la manière de manifester leur soutien. Les employeurs sont tenus d’examiner les demandes de mesures d’adaptation au cas par cas. 

Si vous avez besoin d’aide, n’hésitez pas à vous adresser à vos délégué·es syndicaux locaux.