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Cathryn Abbott, Ph. D - À l’ère d’un climat changeant

À titre de chercheuse scientifique à Pêches et Océans Canada, Cathryn Abbott crée des solutions viables dans le contexte des changements climatiques. Originaire de Kingston (Ontario), Cathryn a la biologie dans le sang depuis le secondaire. C’est durant ses études supérieures jusqu’au doctorat qu’elle se spécialise en génétique. Sa passion et ses compétences la mènent vers la côte ouest, où elle surveille avec son équipe tout changement dans nos ressources et écosystèmes aquatiques à l’aide de techniques d’analyse de pointe.

«C’est la partie médicolégale de mon travail qui me passionne le plus», souligne Cathryn. «Je prélève des échantillons sur le terrain que je rapporte au labo. Cela me permet d’apprendre des choses autrement impossibles. Dans le laboratoire, je réussis à résoudre de réels casse-tête sur ce qui se passe dans l’habitat naturel. Ce serait impossible avec les techniques d’observation classiques.»

Les techniques d’analyse de Cathryn font qu’elle peut évaluer les effets de l’activité humaine sur la vie aquatique et marine.


«Le fait est que les êtres humains dépendent beaucoup des ressources aquatiques, en le sachant ou non. Comme nous exerçons une pression sur ces ressources, il faut surveiller la réaction du milieu naturel et faire des choix durables à long terme.»

L’aquaculture et la pisciculture ne font pas l’unanimité comme méthodes de gestion pour suffire à la demande accrue en poissons au Canada. Quels en sont les effets sur le poisson sauvage et le fragile écosystème aquatique? Les méthodes de gestion actuelles sont-elles durables? L’équipe de Cathryn trouve des réponses à ces questions.

«Pour l’un des projets, nous utilisons l’ADN environnemental pour analyser les effets de la pisciculture sur le plancher océanique. J’adore me servir de la génétique pour répondre à des questions de la vie courante sur la préservation des ressources.» L’équipe de Cathryn comble un vide entre un milieu naturel en transformation rapide et un secteur de la biotechnologie qui cherche à suivre le rythme. «Il y a des problèmes et il y a des outils biotechnologiques performants. Mais il faut beaucoup de travail pour parvenir à régler les problèmes avec ces outils. Mon défi consiste à tenter de faire converger les deux le plus rapidement et le plus efficacement possible.»

«Il faut s’occuper de l’environnement, et le temps commence à presser à cause du changement climatique», explique Cathryn. Il faudrait certes y consacrer plus de ressources humaines et financières, mais Cathryn reste convaincue que les travaux de recherche doivent demeurer de l’ordre public.

 «Les recherches du fédéral s’effectuent sur des décennies, car il faut étudier les questions sur de longues périodes de temps. Les réponses ne sont pas aussi solides si elles émanent d’un contexte où tout est éphémère.»

Outre la stabilité, la transparence du travail public permet de garantir que le résultat restera fermement ancré dans la volonté de protéger les ressources du Canada.

«Toutes les activités du labo fédéral se rattachent directement à notre mandat, c’est-à-dire servir la population canadienne», souligne Cathryn. «Nous réalisons du travail appliqué dans les laboratoires. Et nous avons des comptes à rendre à la population. Il n’y a pas d’autre objectif.»