L'Institut professionnel de la fonction publique du Canada

L’Institut réagit à un sondage d’opinion biaisé

La firme Léger a mené un sondage en juillet 2025 pour le compte de la Fédération canadienne des contribuables. Le sondage affirme qu’une majorité de Canadien·nes souhaite qu’il y ait des réductions dans la fonction publique et qu’une majorité pense que la qualité du service ne s’est pas améliorée malgré la croissance de la fonction publique. L’Institut a réagi au sondage en émettant des critiques, et certaines préoccupations méthodologiques supplémentaires sont exposées ci-dessous. 

La représentativité, c’est important 

Le sondage en ligne a été mené auprès d’un échantillon de 1 553 adultes canadiens. La sélection de ces adultes s’est faite sur la base d’un échantillonnage non probabiliste (un panel Web dans le cas présent (en anglais seulement)). L’utilisation de ce type d’échantillonnage signifie que la probabilité que des adultes canadiens soient sélectionnés dans l’échantillon est inconnue ou non aléatoire. En termes simples, ce type de méthodologie souffre de biais. Il est à la fois impossible et irresponsable d’affirmer avec certitude que ces résultats représentent fidèlement l’opinion des Canadien·nes. 

Des questions biaisées conduisent à des résultats biaisés

Les questions posées sont formulées de façon à présenter des informations sur les chiffres et les dépenses liés à la croissance de la bureaucratie, comme le montre l’extrait suivant : « Selon les dossiers gouvernementaux, le gouvernement fédéral a ajouté 99 000 employés supplémentaires depuis 2016, ce qui a contribué à une augmentation du coût global de la bureaucratie de plus de 70 pour cent. » Les personnes interrogées sont ensuite invitées à donner leur avis sur l’envergure et le coût de la bureaucratie. Les bons sondages reposent sur des questions neutres qui ne biaisent pas les réponses. Si le sondage visait à fournir un contexte et des informations aux répondants, il aurait pu également inclure les raisons de cette croissance. Aucune information complémentaire n’a été fournie, comme la croissance de la population canadienne depuis 2016, les lacunes laissées par les coupes budgétaires du gouvernement Harper ou les tendances de la croissance proportionnelle de la fonction publique en pourcentage de l’emploi. On ne peut s’attendre à ce que des questions qui sont suggestives ou qui fournissent des informations incomplètes produisent des résultats impartiaux.    

Résultats non étayés par d’autres données disponibles 

L’échantillonnage et la conception du questionnaire conduisent directement à la préoccupation selon laquelle les résultats présentés dans le sondage ne sont pas représentatifs de la population en général, mais plutôt des répondants individuels qui ont participé. L’affirmation selon laquelle une majorité de la population souhaite des réductions dans la fonction publique ne correspond pas aux autres données disponibles. Par exemple, d’autres sondages montrent que la population canadienne soutient encore largement le premier ministre Mark Carney (en aglais seulement), qui a mené sa campagne sur le thème « des plafonds, pas des coupes » dans la fonction publique.