Nation Eabametoong / Fort Hope, le 28 septembre 2022 – Jennifer Carr, présidente de l’Institut professionnel de la fonction publique du Canada (IPFPC), effectue actuellement une visite officielle de stations de soins infirmiers dans des communautés éloignées des Premières Nations du Nord.
La présidente Carr a entrepris cette visite pour mettre en évidence la crise à laquelle sont actuellement confrontés les infirmières et infirmiers de ces communautés, ainsi que ses conséquences sur les personnes qui ont besoin de soins.
« Lorsque le public pense aux fonctionnaires fédéraux, il imagine probablement quelqu’un dans un bureau à Ottawa. Mais ces derniers jours, j’ai vu la situation et entendu des témoignages de première main selon lesquels des centaines de nos membres s’épuisent en tentant de sauver des vies dans des conditions vraiment périlleuses », s’insurge la présidente Carr.
Les déplacements de ces infirmières et infirmiers fédéraux dans ces communautés sont longs et pénibles. Et au bout du voyage, beaucoup se retrouvent dans des endroits sans eau chaude ni eau courante. Dans de telles conditions, le taux d’épuisement professionnel est élevé. Plusieurs de ces stations de soins infirmiers sont contraintes de fonctionner sans tout le personnel nécessaire à la prestation de soins.
« Beaucoup d'entre nous allons au travail chaque jour en sachant que nous n'aurons pas ce dont nous avons besoin pour offrir à nos patients les meilleurs soins possibles, déclare Lori Clace, CHN travaillant à Gull Bay. Même les plus dévoués d'entre nous peuvent atteindre leur point de rupture avec ces conditions, le manque de personnel est donc un problème chronique. »
Il n'est pas facile de trouver des candidat·e·s qualifié·e·s prêt·e·s à accepter ce travail difficile, les distances et les déplacements que cela implique, les risques d'accidents encourus pour arriver à destination et depuis ces communautés, et les problèmes potentiels de sécurité personnelle qui peuvent survenir.
« Cette crise ne sera pas résolue tant que nous ne verrons pas d’investissement dans des solutions permanentes et entièrement financées par le secteur public, soutient Mme Carr. J’espère que les histoires, les images et les perspectives que nous ramènerons avec nous inciteront le gouvernement fédéral à prendre des mesures concrètes pour régler ce problème - et la solution, ce n’est pas de sous-traiter le problème à une agence de placement d’infirmières et infirmiers du secteur privé ».
« La situation que j’ai vue cette semaine démontre clairement que le passé colonial du Canada a provoqué une crise des soins de santé dans ces communautés, poursuit la présidente Carr. Cette semaine marque la deuxième Journée nationale de la vérité et de la réconciliation, et nous aimerions donc profiter de l’occasion pour rappeler au gouvernement fédéral son obligation, en vertu des traités, de fournir des soins de santé aux peuples autochtones.
La recommandation 18 de la Commission de vérité et réconciliation invite notamment les gouvernements fédéral, provinciaux, territoriaux et autochtones à reconnaître et à mettre en application les droits des Autochtones en matière de soins de santé tels qu’ils sont prévus par le droit international et le droit constitutionnel, de même que par les traités ».
Quelque 4300 professionnel·le·s de la santé au Canada sont représentés par l’IPFPC, dont près de 500 infirmières et infirmiers qui dispensent des soins aux communautés autochtones isolées dans l’ensemble du pays.
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Pour plus d’information : Johanne Fillion, 613-883-4900 (mobile), jfillion@pipsc.ca.
Note à l’intention des médias - Des photos et une vidéo de qualité professionnelle de la visite seront disponibles et pourront être fournies aux médias sur demande à jfillion@pipsc.ca.