WHITEHORSE, le 7 octobre 2024 — Le Syndicat des employés du Yukon (SEY) et l’Institut professionnel de la fonction publique du Canada (IPFPC) annoncent conjointement leur retrait immédiat du Comité directeur de la santé et des ressources humaines (CDSRH) du Yukon.
Bien que ces syndicats aient été invités à y participer, ils estiment que le Comité directeur ne leur a pas accordé une attention appropriée et égale. Leur inclusion aux travaux du CDSRH n’était que symbolique puisque les intérêts des travailleur·ses de la santé n’ont pas été pris en compte de manière adéquate. Il ne s’agit pas ici d’une véritable consultation.
« La consultation est une voie à double sens. À l’heure actuelle, le gouvernement du Yukon et la Régie des hôpitaux du Yukon (RHY) ne tiennent pas compte des intérêts des travailleur·ses de la santé », déclare Justin Lemphers, président du SEY.
Le 16 août, la ministre de la Santé et des Services sociaux, Tracy-Ann McPhee, a souligné la participation des syndicats à l’élaboration de la stratégie des ressources humaines en santé (SRHS) lors d’un échange avec les médias.
Après avoir cette déclaration de la ministre Mcphee, certains pourraient croire que les syndicats ont joué un rôle central dans l’élaboration de la SRHS. Mais dans les faits, les préoccupations soulevées par les syndicats n’ont pas été prises en compte et les représentants syndicaux ont rarement eu l’occasion d’apporter une véritable contribution lors des réunions.
Lors de la dernière rencontre du CDSRH, un rapport annuel a été soumis aux participants pour fin d’approbation et de diffusion. Or ce rapport fait état d’un manque d’engagement des employé·es et d’une dépendance continue à l’égard d’agences de recrutement précaires à but lucratif pour fournir des soins de santé au Yukon, ce que les syndicats n’approuveront pas.
« Il est essentiel que les voix des travailleur·ses de la santé soient entendues et respectées dans toute stratégie qui affecte leur travail et la qualité des soins et services de santé qu’ils et elles dispensent. Nous ne pouvons pas continuer à participer à un processus où nos contributions ne sont pas véritablement prises en compte », estime Kathleen Chapman, présidente du groupe de l’IPFPC Régie des hôpitaux du Yukon.
Actuellement, le Comité directeur est présidé par des représentants de l’employeur, soit un représentant de la RHY et un représentant du gouvernement du Yukon. Les syndicats sont invités aux rencontres à la discrétion des co-président·es, et ce, principalement pour observer plutôt que pour participer activement. Ceci donne donc l’impression d’une participation syndicale or les syndicats n’ont pas véritablement voix au chapitre, ce qui induit en erreur les médias et la population.
Les dirigeants syndicaux refusent de voir la volonté de leurs membres réduite à néant. Ils représentent des centaines de travailleur·ses à l’emploi de la Régie des hôpitaux ou le gouvernement du Yukon. Ces travailleur·ses méritent mieux.
Actuellement, la RHY et le gouvernement du Yukon font appel à des agences de recrutement à but lucratif pour pallier aux pénuries de personnel dans le système de santé. Par exemple, un technicien en radiologie syndiqué occupant une charge à temps plein peut gagner jusqu’à 47 dollars maximum comme taux horaire. Pourtant, les agences de recrutement à but lucratif chargent 120 dollars de l’heure pour pourvoir le même poste et les mêmes tâches.
Les travailleur·ses méritent mieux. Les syndicats estiment que la bonification des salaires, l’amélioration de l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée et l’augmentation du nombre de postes syndiqués à temps plein sont essentielles pour retenir les travailleur·ses de la santé en place et attirer par le fait même les travailleur·ses de la santé d’ailleurs.
Le CDSRH ne cherche pas à trouver des solutions durables qui tiennent compte des préoccupations et des points de vue des travailleur·ses du secteur de la santé, mais se concentre plutôt sur le maintien de solutions défectueuses dans un système défectueux.
Le SEY et l’IPFPC sont prêts à collaborer avec le gouvernement afin d’obtenir les meilleurs résultats pour les travailleur·ses de la santé au Yukon. Pour y parvenir, les syndicats doivent d’abord disposer d’une véritable voix à la table de travail.
Nos membres oeuvrent sans relâche chaque jour pour faire fonctionner le système de santé au Yukon. Elles et ils méritent mieux. Tant que le CDSRH n’offrira pas une véritable plate-forme permettant d’entendre la voix de ces travailleur·ses, les syndicats ne continueront pas à lui accorder leur crédibilité et à perpétuer ce processus performatif.