L'Institut professionnel de la fonction publique du Canada

Rétablissement de la capacité scientifique fédérale — Fiche d’information

Les Canadiens veulent que le financement de la science fédérale soit rétabli au niveau de 2011.

Selon les chiffres de l’Organisation de coopération et de développement économiques de 2016 (les plus récents disponibles), le Canada se place au 21e rang des 27 pays de l’OCDE pour ce qui est du montant consacré à la science.

Sous le gouvernement Harper, de nombreux ministères fédéraux ont vu leur financement scientifique réduit à la suite de coupures massives dans la fonction publique. Entre 2012 et 2014, on a éliminé au total 223 millions de dollars en financement intra-muros.  

Même si le financement global pour la science et la technologie a augmenté depuis 2015, surtout pour les activités scientifiques connexes qui comprennent les services de réglementation comme la salubrité des aliments, le financement gouvernemental des sciences dans le secteur public a généralement été inférieur aux sommes consacrées pour stimuler l’innovation par les universités et le secteur privé.

Le rétablissement du financement des programmes scientifiques fédéraux est fortement appuyé par le public. Selon un sondage que l’IPFPC a commandé à Environics Research, la plupart des Canadiens (72 %) conviennent que « dans le prochain budget fédéral, le financement des programmes scientifiques du gouvernement fédéral devrait être rétabli à ce qu’il était en 2011. »[1]

La plupart des scientifiques du gouvernement fédéral croient que le financement est insuffisant pour permettre à leur ministère de s’acquitter de son mandat.  

Selon un sondage de 2017 mené auprès des scientifiques du gouvernement fédéral :

  • Plus de la moitié (58 %) des scientifiques croient que leur ministère ne dispose pas des ressources suffisantes pour s’acquitter de son mandat. (Le problème est particulièrement prononcé à l’Agence spatiale canadienne [79 %], à Ressources naturelles Canada [64 %], et même à Environnement et Changement climatique Canada, où 60 % des scientifiques ne croient pas que leur ministère dispose des ressources suffisantes pour s’acquitter de son mandat.)[2]
  • Seulement 41 % des scientifiques croient que les politiques et les décisions s’appuient toujours sur les meilleures données et informations scientifiques disponibles.
  • De plus, seulement la moitié (51 %) des scientifiques sont satisfaits de l’utilisation faite des données scientifiques probantes dans le processus décisionnel.[3]

Le financement de la R et D au gouvernement fédéral est plus faible maintenant qu’il ne l’était en 2011 sous les conservateurs.


Alors que le financement global de la science est passé de 10,4 milliards de dollars en 2015-2016 à 11,3 milliards de dollars en 2018-2019,[4] les dépenses réelles consacrées aux sciences au gouvernement fédéral en 2018‑2019 devraient être inférieures de 112 millions de dollars à celles de 2014-2015.[5] 

  • Pire encore, les dépenses en recherche et développement (R et D) faites par les scientifiques du gouvernement ont diminué de 891 millions de dollars comparativement à 2010-2011 sous le gouvernement Harper.[6]

Le travail de R et D au gouvernement fédéral est menacé. Les dépenses en R et D dans sept des 18 ministères sont inférieures en 2018-2019 à celles de 2010-2011 :

  • Agence spatiale canadienne (- 12 millions de dollars)

  • Environnement et Changement climatique Canada (- 107 millions de dollars)

  • Santé Canada (- 20 millions de dollars)

  • Innovation, Sciences et Développement économique Canada (anciennement Industrie Canada) (- 19 millions de dollars)

  • Défense nationale (- 100 millions de dollars)

  • Ressources naturelles Canada (- 54 millions de dollars)

  • Statistique Canada (- 62 millions de dollars)


[1] Environics Research a mené son sondage d’opinion publique par téléphone auprès de 1 000 personnes entre le 3 et le 8 juillet 2018. Sa marge d’erreur est de ± 3,2 %, 19 fois sur 20.

[2]Sondage auprès des membres scientifiques de l’IPFPC, 2017.  Une invitation à participer au sondage en ligne d’Environics Research a été envoyée dans plus de 40 ministères et organismes fédéraux à 16 377 scientifiques, chercheurs et ingénieurs exerçant des fonctions scientifiques.  De ce nombre, 3 025 (18,5 %) ont répondu entre le 29 mai et le 27 juin 2017. La marge d’erreur des résultats du sondage est de ± 1,8 %, 19 fois sur 20. 

[3] Sondage mené auprès des membres scientifiques de l’IPFPC, 2017.

[4] Statistique Canada. Tableau 27-10-0026-01 Dépenses de l’administration fédérale en activités scientifiques et technologiques selon les principaux ministères et organismes - Perspectives (x 1 000 000).

[6] Statistique Canada. Tableau 27-10-0026-01 Dépenses de l’administration fédérale en activités scientifiques et technologiques, selon les principaux ministères et organismes - Perspectives (x 1 000 000). Calculs des auteurs. Voir le fichier de l’IPFPC sur les dépenses intra-muros ministérielles en R et D et en ASC de 2010 à 2019.