L'Institut professionnel de la fonction publique du Canada

James Trepanier - Gardien de l’histoire canadienne

Son amour de l’histoire et de l’éducation est né alors qu’il était enfant, à Kamloops, en Colombie-Britannique. Ses parents enseignaient et James se rappelle que les débats sur l’histoire et la politique accompagnaient souvent le souper. Riche de ces souvenirs d’enfance, ses diplômes universitaires et professionnels en poche, James était destiné à travailler au Musée canadien de l’histoire (MCH), où le résultat de ses recherches serait admiré par des millions de Canadiens.

À titre de conservateur de la période postérieure à la Confédération canadienne, James passe ses journées à élaborer des expositions, à choisir des artéfacts, à participer à des recherches, à fouiller les collections et à répondre aux demandes d’information du public.
 


« Bien des choses rendent mon travail intéressant mais, comme historien, j’ai toujours la chair de poule quand je travaille avec les collections et que je vois de près les millions d’artéfacts que nous possédons, s’enthousiasme James. C’est un sentiment incroyable de manipuler des artéfacts si importants dans notre histoire ».

Ce sont les artéfacts personnels liés à des moments forts de l’histoire canadienne qui le fascinent le plus, et il a un faible pour les chandails de hockey portés par Rocket Richard et encore tachés de sang. « Le chandail symbolise le hockey et le statut d’idole du Rocket pour des millions de Canadiens. Il évoque aussi son histoire personnelle, dont l’impact marque encore son chandail ».

La boîte à lunch de Nora Gibson, qu’elle a trimbalée tous les jours à l’usine d’avions-chasseurs de Fort William, où elle était ouvrière lors de la Deuxième Guerre mondiale, occupe aussi une place de choix dans son cœur. C’est un autre « objet personnel qui évoque un événement national très important ». Au MCH depuis quatre ans, James consacre ses efforts et son expertise à la création de la nouvelle salle de l’histoire canadienne, une exposition permanente couvrant 15 000 ans d’histoire de l’humanité sur 40 000 pieds carrés.

« Avec cette salle, nous tentons de raconter l’histoire de la richesse du Canada, de sa diversité, de certaines de ses tensions, de ses peines, de ses luttes et de ses réalisations », poursuit-il.

Cette exposition vise entre autres à montrer que l’histoire existe toujours en plusieurs versions et qu’elle peut donner lieu à de nombreuses expériences. C’est pourquoi James est très fier d’avoir pu obtenir la pleine collaboration de diverses communautés.

Le volet de l’exposition sur les pensionnats indiens a été le plus diffcile à monter, mais aussi le plus enrichissant pour James. Il savait qu’il n’avait pas droit à l’erreur. Avec ses collègues, il a mené de multiples entrevues directement auprès des victimes et a beaucoup appris d’elles. « Écouter ces histoires et voir le courage qu’il faut pour les raconter a été une expérience profondément émouvante et marquante ».

À titre de chercheur de la fonction publique, James admet qu’il n’a jamais assez de temps et de ressources, mais il maintient catégoriquement que c’est au secteur public de faire ce travail.

« Nous sommes là pour raconter l’histoire du Canada et les histoires des Canadiens au public. Je pense qu’une institution comme la nôtre, qui croit en l’équité, l’équilibre et l’honnêteté au travail, nous permet de présenter l’histoire aux Canadiens avec authenticité ».