L'Institut professionnel de la fonction publique du Canada

Valerie Emery - Là pour soigner

Les gens seront peut-être surpris d’apprendre que l’Institut compte des infirmières parmi ses membres. Valerie Emery est l’une d’elles.

Valerie ne craint jamais la routine dans son travail. Car pour les infirmières de l’urgence de l’Hôpital général de Whitehorse, les jours se suivent et ne se ressemblent pas. « Dans un quart de travail de 12 heures, on voit des patients avec toutes sortes de problèmes : maux de gorge, fractures, traumatismes accidentels. C’est la variété des soins prodigués qui rend ce travail si intéressant », explique-t-elle. Valerie travaille à cet hôpital depuis presque 10 ans, mais elle est affectée à l’urgence depuis un peu plus d’un an. Enfant, elle voulait déjà être infirmière. Avec une mère et une marraine infirmières, elle savait dans quoi elle
s’embarquait.


« Je me trouve chanceuse de toujours avoir su ce que je voulais faire, car j’ai pu m’orienter vers cette carrière tôt à l’école ».

Valerie considère que pouvoir s’occuper des autres est un immense privilège. « Dans la salle d’urgence, les gens vivent la pire journée de leur vie, alors je suis heureuse d’aller vers eux et de les aider à passer cette journée, à traverser cette crise… c’est un bonheur de pouvoir faire ça pour eux et leur famille ».

Valerie adore la variété de ses tâches, mais le plus difficile pour elle, c’est d’être sollicitée de toute part, une exigence inhérente à son travail. « Ça peut être très chaotique et il faut constamment changer ses priorités quand de nouveaux patients arrivent à l’urgence. La personne dont je m’occupe peut ne plus être prioritaire, alors je dois continuellement rediriger mon attention ».

Quand un patient entre à l’hôpital, l’infirmière est l’une des premières personnes qu’il voit. C’est elle qui fait le triage et qui décide de l’urgence des soins dont il a besoin. Et comme il n’y a qu’un ou deux médecins à l’urgence de Whitehorse, la plupart des soins sont donnés par les infirmières. Valerie craint qu’il n’y ait pas assez d’infirmières pour s’occuper des patients et leur assurer des soins de bonne qualité. « Notre capacité d’accueil est poussée à ses limites, et j’ai bien peur que certains patients ne reçoivent que les soins minimums. Si nous avions plus de personnel, nous pourrions vraiment donner des soins de qualité aux patients. Nous avons besoin de plus de personnel pour assurer sur tous les fronts », explique-t-elle.

Quand on est infirmière dans le Nord, les services restreints et le manque de spécialistes s’ajoutent aux difficultés. Il faut être généraliste, cumuler bien des fonctions et être prête à transférer un patient à un plus grand hôpital.

« Si un patient arrive à l’urgence pour une crise cardiaque, il peut être nécessaire de communiquer tout de suite avec l’équipe médicale pour envoyer le patient par avion vers un centre de soins tertiaires et le sauver ». Cependant, Valerie est parfaitement heureuse de travailler dans un petit hôpital et une petite communauté. Pendant ses études à Victoria, on lui a proposé de faire un stage à Whitehorse, ce qu’elle a accepté. Deux ans plus tard, Whitehorse, c’était sa ville.

« L’infirmière qui travaille dans un petit centre peut prendre de l’expérience dans plusieurs domaines. Je n’aurais jamais pu faire ça dans un grand centre urbain. Pendant mon stage, j’ai pu travailler à l’unité de soins intensifs, à l’urgence, à la salle de réveil et à la chirurgie ambulatoire. Les possibilités de m’épanouir dans ma profession étaient tellement nombreuses…

Et je ne peux plus me passer du soleil de minuit », conclut-elle en riant.