L'Institut professionnel de la fonction publique du Canada

Arranger Phénix, c’est régler le problème de la sous-traitance

Le gouvernement a enfin annoncé cette semaine qu’il allait temporairement embaucher 200 employés, investir 142 M$ supplémentaires sur trois ans et adopter encore plus de mesures pour corriger au plus vite les problèmes de Phénix.

L’Institut s’en réjouit, mais vu le gouffre financier qu’est Phénix pour le gouvernement fédéral, ses employés et les contribuables, valait-il vraiment la peine de mettre en œuvre Phénix? Poser la question, c’est y répondre.

Pour aggraver encore la situation, il sera probablement difficile de régler les problèmes rapidement, d’autant plus que les nouvelles ressources prennent du temps à devenir efficaces, ce que le secrétaire parlementaire, Steven MacKinnon, a semblé reconnaître dans ses remarques mercredi.

Même si 142 M$ supplémentaires seront dépensés d’ici trois ans, aucune nouvelle date limite pour « arranger Phénix » n’a été annoncée, à la grande déception des employés. Peut-être la séance d’information technique de la prochaine semaine pourra-t-elle nous en dire plus?

En somme, nous devrions afficher un optimisme prudent face à ce pas en avant, sans oublier de nous méfier des nouvelles solutions du gouvernement, surtout celles qui ne sont liées à aucune échéance claire et qui bonifient un contrat déjà imparfait avec IBM.

En fait, l’annonce de cette semaine contenait une omission flagrante, que l’Institut considère comme la cause première des problèmes de Phénix, soit la sous-traitance des transformations informatiques par des compagnies multinationales telles qu’IBM, qui ont tout intérêt à conclure des contrats supplémentaires ou continus.

Après tout ce que nous avons vu jusqu’ici, il est maintenant temps que le gouvernement se tourne vers ses propres informaticiens et s’assure de leur confier la relève de la gestion de ce système de paye. Nous n’obtiendrons jamais la stabilité du système que le gouvernement promet depuis si longtemps sans eux. Ce ne sera qu’alors que nous – tous les Canadiens – pourrons dire que le système méritait d’être corrigé.

Bien mieux ensemble!

Debi Daviau
Présidente