Depuis mars, un intérêt soudain est porté sur la Loi sur les langues officielles au Canada.
La loi existe depuis plus de 50 ans, et désigne plus de 110 villes et comtés comme officiellement bilingues. Ces régions sont réparties un peu partout au Canada, mais spécialement concentrées dans la Capitale nationale, la province du Nouveau-Brunswick, et certaines régions bilingues du Québec et de l’Ontario.
La loi donne à tous les Canadiens le droit de recevoir des services d’institutions fédérales dans la langue officielle de leur choix. La réalité est que nous constatons une dégradation des services offerts dans les régions. Nous entendons de plus en plus d’histoires de documents mal traduits au moyen d’outils automatisés et non révisés par un professionnel des langues. Les comptoirs de services en régions sont de moins en moins équipés pour offrir les services dans les deux langues, par choix administratif.
Plusieurs sections de la loi s’appliquent spécialement aux employés fédéraux travaillant dans les régions désignées bilingues. La loi réaffirme le droit des travailleurs d’utiliser la langue officielle de leur choix dans l’ensemble de leurs activités. Elle rend responsable l’employeur de mettre en place les moyens nécessaires pour établir un milieu de travail propice à l’usage des deux langues. Cela inclut les équipements de travail, la traduction de documents, la tenue de réunions bilingues ou avec un service d’interprétation, la formation et aussi une gestion apte à travailler dans les deux langues.
Malheureusement, la loi ne tient pas compte des changements organisationnels que les institutions vivent depuis des années. Je pense entre autres aux équipes virtuelles et à la gestion matricielle, dont les membres peuvent être répartis dans plusieurs régions. Certains secteurs aimeraient aussi étendre leurs services dans d’autres régions, alors qu’ils sont physiquement localisés dans une région dite unilingue.
La ministre Joly a récemment lancé un projet de modernisation de la loi et, au moyens de consultations, nous essayons d’influencer la mise en place de droits adéquats et des moyens requis pour permettre aux institutions et aux employés de pouvoir travailler harmonieusement dans la langue de leur choix.
La prime au bilinguisme a été créée en 1977 et établie comme directive conjointe vers 1983. Le Conseil National Mixte, qui a la responsabilité de veiller aux directives conjointes, se questionne actuellement sur son efficacité et se demande s’il est temps de négocier pour la moderniser.
Plus près de nous, un groupe de travail sur les langues officielles a été créé au sein de l’Institut. Il a pour but d’examiner la situation des langues officielles à l’Institut ainsi que dans nos milieux de travail. Le comité sera essentiel pour solutionner les problèmes que nous vivons par rapport aux langues officielles dans les années à venir.
N’hésitez pas à communiquer avec le groupe de travail. C’est un dossier à suivre!
Stéphane Aubry, vice-président de l’IPFPC