L'Institut professionnel de la fonction publique du Canada

Le processus d’embauche dans la fonction publique

Bonjour,

Le 4 octobre 2018, j’ai fait une présentation devant le Comité permanent des opérations gouvernementales de la Chambre des communes sur la situation du processus d’embauche dans la fonction publique. Je tombais à point puisque le gouvernement venait de publier sa propre étude sur le sujet.

Mes collègues d’autres syndicats et moi-même avons relevé un certain nombre de lacunes dans le processus actuel et suggéré quelques améliorations.

Ma première remarque portait sur un point maintes fois soulevé par les membres de l’Institut : le processus traîne beaucoup en longueur. C’est long et fastidieux. Il faut souvent compter entre 6 mois et un an avant que tout soit réglé. Les délais administratifs afin d’obtenir la cote de sécurité et l’engorgement du système de sélection et d’entrevue qui n’en finit plus entraînent des retards et une perte de temps inacceptables.

L’embauche doit certes être fondée sur le mérite, mais elle doit aussi se faire rapidement. Malgré les quelques tentatives faites pour régler la situation, par exemple les nouvelles plateformes, le recrutement électronique et une plus grande souplesse, rien ne semble vraiment changer. Comme l’a souligné l’ancien greffier du Conseil privé Kevin Lynch, le gouvernement fédéral ne parviendra pas à recruter les meilleurs talents du Canada s’il ne trouve pas des solutions à la lourdeur bureaucratique du processus d’embauche.

J’ai aussi mentionné au Comité la question des bassins de candidats. Comme le savent les membres de l’Institut, les personnes intéressées doivent s’engager dans le processus d’embauche pour que leur dossier soit inclus dans un bassin de candidats qui les qualifiera pour un poste au niveau de classification et à l’échelon visés. Ensuite, si le Ministère veut pourvoir un poste à ce niveau, il peut puiser à même le bassin. Pour que votre nom figure sur la liste, vous devrez passer à travers un long et fastidieux processus, sans garantie de recevoir une offre d’emploi dans un avenir rapproché.

Enfin, j’ai indiqué au Comité que le processus d’embauche est l’une des principales raisons pour lesquelles le gouvernement s’en remet beaucoup trop souvent à la sous-traitance. L’externalisation coûte annuellement aux contribuables des milliards de dollars qu’il serait plus judicieux de consacrer à l’amélioration des services à la population canadienne. Elle nuit en plus au moral, à la responsabilisation et à la productivité des fonctionnaires. Et malheureusement, personne ne connaît officiellement (ou du moins pas publiquement) le nombre de sous-traitants formant ce qu’on appelle la « fonction publique fantôme » au gouvernement fédéral.

Pour aider le gouvernement à remédier à la situation, j’ai formulé les recommandations suivantes au Comité :

  1. Pour tout nouveau projet ou initiative fédérale, prévoir dès le départ les besoins en personnel. Il faut s’occuper de la formation, de la dotation et du recrutement dès l’étape de la planification. En y voyant tôt dans le processus, le gouvernement économisera de l’argent en bout de piste. Les gestionnaires n’auront pas à recourir à l’externalisation ou aux agences d’aide temporaire à la dernière minute.
  1. Créer des répertoires de spécialistes et un mécanisme que pourront employer les gestionnaires pour pourvoir des postes, même à court terme. Ils auront ainsi accès aux compétences déjà en place dans les ministères et organismes. Je l’ai répété au Comité : le fait de pouvoir compter sur des personnes qualifiées à l’interne permettra au gouvernement d’économiser de l’argent.
  1. Créer des bassins de candidats dans lesquels tous les ministères et organismes pourront puiser. Il arrive en effet souvent qu’ils refusent de « partager » avec les autres leur propre bassin de personnes qualifiées. Cette stratégie aiderait aussi à harmoniser le processus d’embauche. C’est une recommandation que l’équipe de l’Institut a déjà formulée au Conseil du Trésor.

Bien mieux ensemble!

Debi Daviau
Présidente


3 novembre 2017
Nous avons reçu plusieurs demandes d’information concernant les conséquences des problèmes du système de paye Phénix sur la paye rétroactive des membres qui ont signé de nouvelles conventions collectives cette année.

27 octobre 2017
L’Institut le préconisait depuis des années : le Conseil du Trésor (CT) a finalement accepté d’ajouter les contraceptifs non oraux à la couverture du Régime de soins de santé de la fonction publique (RSSFP).

6 octobre 2017
Radio-Canada et la CBC ont déclaré cette semaine que le projet Phénix était vraiment programmé pour l’échec. En effet, l’analyse de rentabilisation préparée en 2009 sous le gouvernement précédent ne contenait pas d’analyse des risques digne de ce nom et était motivée par des considérations politiques. L’ancien directeur parlementaire du budget déclare même qu’« en regardant cette analyse de rentabilisation, les lacunes de l’analyse des risques sont tellement grosses qu’un autobus pourrait passer dans les trous laissés par ce qui manque ».

3 octobre 2017
Étant donné le fiasco Phénix et conformément à la promesse faite aux agents négociateurs de permettre aux membres d’accéder plus facilement à l’information sur leur paye, Services publics et Approvisionnement Canada (SPAC) vient de publier le Bulletin sur la paye de septembre.

2 octobre 2017
L’Institut vient de déposer deux nouveaux griefs de principe dans la foulée du fiasco Phénix. Il est d’avis que le Conseil du Trésor ne respecte pas l’échéance de mise en œuvre des clauses de la convention collective des groupes AV et SP (120 jours et 90 jours, respectivement).

29 septembre 2017
L’impact des ratés du système de paye Phénix sur les employés fédéraux a fait couler beaucoup d’encre, mais relativement peu a été dit sur les préjudices subis par les retraités de la fonction publique.