En 2019, les Canadiens, dont quelque 270 000 employés de la fonction publique fédérale, voteront pour élire la 43e législature du Parlement canadien.
D’une manière ou d’une autre, les prochaines élections ont beaucoup d’importance pour beaucoup d’entre nous. Elles ont de l’importance pour vous. Elles ont de l’importance pour d’autres Canadiens. Elles ont de l’importance pour les syndicats.
C’est pourquoi nous avons pris le temps de consulter les délégués sur trois questions qui tiennent à cœur à plusieurs de nos membres : la science, la sous-traitance et l’équité fiscale.
- Science
L’Institut représente plus de 15 000 scientifiques, ingénieurs et chercheurs fédéraux dans une quarantaine de ministères et d’organismes à vocation scientifique dans l’ensemble du pays, dont :
- des médecins, du personnel infirmier, des psychologues, des vétérinaires, des physiciens, des biologistes, des botanistes, des agrologues et des agronomes;
- des experts de tous les domaines, de la sécurité ferroviaire aux changements climatiques, en passant par les vaccins, la pollution de l’air, la qualité de l’eau, la faune marine, l’alimentation, l’agriculture, les combustibles fossiles et l’énergie nucléaire.
Au chapitre de la science, l’Institut a fait des progrès considérables. Cet été, le gouvernement fédéral a adopté notre modèle de politique sur l’intégrité scientifique, qui oblige les ministères à respecter les normes et les pratiques scientifiques. C’est l’aboutissement de nos efforts entrepris avant les dernières élections. À ce moment-là, les compressions budgétaires et le musellement des scientifiques laissaient planer de sérieux doutes sur l’intégrité scientifique au gouvernement. Des scientifiques du monde entier ont reconnu cette menace et nous ont donné leur appui.
Le gouvernement Trudeau a promis d’adopter, d’ici la fin de l’année, des politiques sur l’intégrité scientifique fondées sur notre modèle de politique. C’est vraiment une belle victoire pour nos membres comme pour tous les Canadiens!
Les sondages jouent un rôle essentiel en nous aidant à étayer nos discussions par des faits et des témoignages directement relatés par nos membres. Ils nous aident à valider nos préoccupations, à amplifier notre voix et à engager la conversation.
C’est ce que la publication des rapports Coup de froid sur la science et La désintégration de la science publique nous a appris en 2013 et en 2014, respectivement.
En février dernier, nous avons publié un rapport d’enquête qui suit les progrès du démusellement des scientifiques fédéraux; intitulé Le lent dégel de la science publique, il a attiré beaucoup d’attention dans les médias. Il a également mis en évidence ce que le gouvernement doit encore faire pour réellement démuseler ses scientifiques.
Il est vrai qu’aujourd’hui, beaucoup moins de scientifiques fédéraux se sentent « muselés » qu’en 2013, mais lorsque plus de la moitié (53 %) se disent encore incapables de s’exprimer librement, nous savons qu’il faut en faire davantage pour sensibiliser les membres et les gestionnaires sur leurs droits et leurs obligations.
- Sous-traitance
Nous devons faire face à certaines dures réalités, comme l’incapacité du gouvernement fédéral à réduire son recours excessif à la sous-traitance.
Nous avons décrit ce phénomène et ses effets néfastes dans notre rapport de 2016, Programmé pour l’échec. Dans la dernière ronde de négociations, nous avons négocié des dispositions qui permettent précisément à nos membres du groupe CS de défier ce phénomène dans leur milieu de travail.
Mais il perdure.
En fait, malgré les promesses du gouvernement Trudeau, les dépenses afférentes à la sous-traitance continuent de grimper. Il convient de noter qu’alors que la sous-traitance coûtait 10 milliards de dollars à la prise de pouvoir des libéraux, ce total s’élève maintenant à 12 milliards de dollars.
Il serait très dangereux pour un syndicat comme l’Institut de négliger cette tendance à la hausse.
Pour les employeurs publics et privés, il est tout simplement trop tentant de normaliser l’emploi de travailleurs contractuels moins bien rémunérés, sans pension et avec trop peu d’avantages sociaux.
- Équité fiscale
L’IPFPC représente quelque 12 000 vérificateurs, directeurs de la vérification, juricomptables, économistes, statisticiens, actuaires, agents des finances, agents de commerce et autres professionnels employés par l’Agence du revenu du Canada.
Même si le gouvernement Trudeau a considérablement réinvesti dans l’Agence, 500 M$ manquent toujours à son budget depuis 2012, année où le gouvernement Harper en a radicalement réduit le budget et le personnel.
C’est pourquoi il est si difficile pour nos membres de défendre l’équité fiscale. Comme signalé dans notre dernier rapport, Le Jeu de coquilles vides, les paradis fiscaux à l’étranger, les échappatoires et les compressions budgétaires fédérales nuisent plus que jamais à l’équité fiscale. Ainsi, 8 Canadiens sur 10, et 9 membres de l’Institut sur 10, pensent qu’une entreprise ou un particulier fortuné peut se soustraire plus facilement à ses responsabilités fiscales que le Canadien moyen.
Défendre l’équité fiscale doit donc devenir une priorité pour l’Institut et le gouvernement.
Ce rapport a lui aussi beaucoup fait parler de lui dans les médias et il justifie les fonds supplémentaires que nous demandons dans le budget de l’an prochain, car nous voulons que le gouvernement améliore la formation de nos membres et la technologie dont ils disposent.