L'Institut professionnel de la fonction publique du Canada

Moins de trois mois après le début de la seconde présidence de Donald Trump, la fonction publique fédérale américaine est en plein chaos. Des ordres exécutifs radicaux, des licenciements massifs et des changements de politique agressifs ont provoqué une onde de choc dans les organismes gouvernementaux. Bien que M. Trump n’ait pas explicitement fait campagne sur la réduction de la fonction publique, son administration a adopté Project 2025, un plan de démantèlement de la bureaucratie gouvernementale orchestré par la fondation conservatrice Heritage Foundation. Le résultat? Une attaque sans précédent contre la main-d’œuvre qui fait fonctionner le pays.

L’arme de la réduction des services publics

Russell Vought, qui vient d’être confirmé à la tête de l’Office of Management and Budget (OMB), est au cœur de cette stratégie. En tant qu’architecte de Project 2025, Vought a une vision claire — et inquiétante — de la main-d’œuvre fédérale. S’exprimant lors d’un événement conservateur, il a déclaré ce qui suit :

« Nous voulons que les bureaucrates soient traumatisés. Lorsqu’ils se réveillent le matin, nous voulons qu’ils n’aient pas envie d’aller travailler parce qu’ils sont de plus en plus considérés comme les méchants. Nous voulons que leur financement soit interrompu afin que l’EPA ne puisse pas appliquer toutes les règles ciblant notre industrie de l’énergie parce qu’elle n’a pas les moyens financiers de le faire. Nous voulons les placer en situation de traumatisme. »

Il ne s’agit pas seulement de réduire les « dépenses inutiles » ou de « trouver des inefficacités ». Il s’agit d’une purge idéologique destinée à affaiblir, à démoraliser et, en fin de compte, à réduire le rôle du gouvernement dans la vie américaine.

Réduction des services et des financements publics

Quelques jours après son investiture, M. Trump a signé un décret créant le Department of Government Efficiency (DOGE). Sa mission? Optimiser l’efficacité — un euphémisme pour les coupes profondes et la privatisation.

Les conséquences ont été rapides et brutales — et ce n’est qu’un aperçu : 

  • Gel de l’aide financière : Le 27 janvier, M. Trump a suspendu toutes les subventions et tous les prêts fédéraux, frappant des secteurs allant des soins de santé à l’éducation.
  • Démantèlement de la science et la recherche : Des milliards en gel de financement, des coupes profondes et des licenciements dans des institutions essentielles, notamment le National Institute of Health, le Centre for Disease Control, l’Environmental Protection Agency et les National Archives. De lourdes restrictions ont été imposées à la recherche, y compris l’interdiction d’études mentionnant des termes particuliers relatifs au sexe et au genre, à la race, au handicap et à d’autres caractéristiques protégées.
  • Réduction de l’aide étrangère : 90 % des contrats d’aide étrangère ont été supprimés du jour au lendemain, réduisant à néant les efforts humanitaires et les initiatives diplomatiques.
  • Ciblage des soins de santé : L’Energy and Commerce Committee doit réduire les dépenses de 880 millions de dollars, ce qui signifie presque certainement une réduction de Medicaid, qui fournit des soins à 72 millions d’Américains à faibles revenus.
  • Démantèlement de l’enseignement public : Le ministère de l’Éducation a supprimé 600 millions de dollars de subventions pour la formation des enseignants liées à la diversité, à l’équité et à l’inclusion (DEI).
  • Affaiblissement de la climatologie : La National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) a subi une réduction de 20 % de ses effectifs, ce qui a perturbé les services météorologiques essentiels. Certains licenciements ont été annulés à la hâte lorsque les fonctionnaires ont réalisé que le National Weather Service avait été paralysé. Les décrets de Trump ont supprimé 100 protections environnementales dans ce qui est appelé la « plus grande mesure de déréglementation de l’histoire des États-Unis ».

Bien que certains de ces gels aient été temporairement bloqués par des juges fédéraux, les dommages à long terme se font déjà sentir.

Conditions de travail hostiles et licenciements

L’administration Trump ne se contente pas de supprimer des emplois — elle rend la vie misérable à ceux qui restent.

  • Incitations aux démissions massives : Les employé·es fédéraux se sont vus offrir un salaire et des avantages complets jusqu’en septembre s’ils démissionnaient, mais des informations annoncées par la suite rendent les choses imprécises. L’Office of Personnel Management (OPM) a encouragé le personnel à passer au secteur privé.
  • Obligation de retourner au bureau : M. Trump a interdit le travail à distance, exigeant que tous les employés reviennent travailler au bureau au plus tard le 6 février ou être congédié.e, indépendamment de la capacité ou de l’état de préparation des bureaux.
  • Surveillance de la productivité : Les employés ont reçu l’ordre de soumettre des rapports hebdomadaires de cinq points sur leur travail, le non-respect de cette obligation étant considéré comme une démission. Le DOGE prévoit de faire analyser ces rapports pas l’IA afin de déterminer la pertinence de l’emploi. Les fonctionnaires fédéraux ont déjà intenté des actions en justice, arguant que cette mesure était contraire au droit du travail.
  • Licenciements massifs et plans de délocalisation : Le 26 février, l’administration a demandé aux organismes fédéraux de préparer des plans de licenciements massifs avant le 13 mars et des plans de relocalisation du personnel dans des villes moins chères avant le 14 avril. Des recours juridiques sont déjà en cours.

Écrasement des syndicats fédéraux

La guerre de Trump contre la main-d’œuvre fédérale s’étend également aux protections syndicales. En mars, il a pris un décret supprimant les droits de négociation collective de près d’un million de fonctionnaires fédéraux.

En exploitant l’exemption relative à la sécurité nationale, l’administration soutient que toute personne dont le travail touche à la sécurité des frontières, à la défense, aux relations étrangères ou à l’économie ne devrait pas bénéficier de protections syndicales. Cette mesure sans précédent pourrait priver des pans entiers de la main-d’œuvre de la possibilité de s’exprimer sur leurs propres conditions de travail.

Destruction des efforts en matière de diversité et d’inclusion

L’attaque contre les programmes de diversité, d’équité et d’inclusion (DEI) a été rapide et impitoyable.

En démantelant ces mesures de protection, l’administration a encouragé la discrimination dans la culture de l’embauche, des promotions et du travail, créant ainsi un environnement hostile pour les femmes, les personnes racialisées et les employés LGBTQ+.

La situation globale : un chaos bien intentionnel

Les actions de Trump ont créé une main-d’œuvre fédérale en proie à l’incertitude, au dysfonctionnement et à la peur. Il ne s’agit pas seulement de réduire les coûts, mais de rendre le gouvernement si inefficace que la privatisation semble être la seule solution.

Mais les dommages ne toucheront pas seulement les fonctionnaires fédéraux. Tous les Américains qui dépendent des services publics — soins de santé, secours en cas de catastrophe, éducation et protection de l’environnement — en subiront les conséquences.

Bien que les tribunaux puissent bloquer certains de ces changements, l’incertitude oblige les fonctionnaires à prendre des décisions avant que les batailles juridiques ne soient résolues, ce qui affaiblit la fonction publique par l’attrition. L’administration Trump fait le pari que si les dégâts sont suffisamment importants, ils ne seront pas réversibles.

Un avertissement pour le Canada : la menace qui pèse sur notre fonction publique

Le démantèlement de la main-d’œuvre fédérale américaine sous Trump n’est pas seulement une crise qui concerne les États-Unis — c’est une mise en garde pour le Canada. La rhétorique de « l’inefficacité gouvernementale » gagne du terrain ici aussi, servant d’excuse commode à d’éventuelles réductions, à des licenciements massifs et à l’érosion de services publics essentiels.

Nous voyons déjà des avis de réaménagement des effectifs et des réductions de services sous le prétexte de la « maîtrise des coûts ». Mais qu’entend-on par « inefficacité »? Il s’agit d’un outil politique et non d’une mesure objective. Pour certains, il s’agit d’un appel à l’amélioration des services publics afin de promouvoir le bien public; pour d’autres, il s’agit d’une justification pour les supprimer.

Pierre Poilièvre, candidat au poste de premier ministre, a passé deux décennies à attaquer les syndicats et les droits à la négociation collective, à saper les services publics et à prôner un gouvernement plus petit — non par nécessité, mais par idéologie politique. 

La vision des conservateurs en matière d’« efficacité » ne consiste pas à améliorer les services, mais à les éliminer. S’il est élu, ce gouvernement ne se contentera pas de réduire les budgets, de rendre chaque division un peu plus efficace ou de procéder à des « licenciements fondés sur les performances »; il procédera à des compressions importantes.

  • Le financement de la recherche? Réduit considérablement.
  • Les programmes publics vitaux? Éliminés.
  • Les services dont les Canadien·nes dépendent? Éviscérés.

Cette vision inclut le démantèlement de votre régime de retraite du secteur public. Le parti conservateur s’est engagé à faire évoluer les pensions vers un modèle à cotisations déterminées, en alignant les cotisations des employeurs sur celles du secteur privé. Ce changement transfère le risque aux employés, rendant l’épargne-retraite imprévisible. Il n’y aurait plus de pension garantie basée sur vos dernières années de travail : votre épargne pourrait s’épuiser avant vous. Ils veulent porter l’âge de la retraite à 67 ans au Canada, alors que M. Poilièvre avait droit à une pension de 120 000 dollars à l’âge de 31 ans.

Il a déjà fait part de son intention de surveiller et de contrôler les fonctionnaires, en s’interrogeant sur l’importance de leur travail. Les députés conservateurs affirment qu’ils ont beaucoup moins de liberté pour s’exprimer publiquement depuis que M. Poilièvre est devenu chef du parti. Il fait surveiller l’entrée du Parlement par des attachés de presse qui surveillent les députés lorsqu’ils croisent des journalistes. 

Les politiques conservatrices actuelles sont très axées sur les idéologies, notamment en matière de genre et de race. Si le parti conservateur est élu, il pourrait tenter de museler les chercheur·ses et les scientifiques dont les travaux touchent à des enjeux politiques afin de s’assurer que les fonctionnaires « s’en tiennent au message » plutôt que d’être objectifs et scientifiques, tout comme les conservateurs de M. Harper l’ont fait avec la science de l’environnement lorsque M. Poilièvre était un ministre du cabinet. Il vaut la peine de mentionner que Pierre Poilièvre a voté 400 fois contre la protection de l’environnement.

La rhétorique, le bilan et les politiques de M. Poilievre font écho à ce que nous avons vu aux États-Unis, où les « mesures d’efficacité » ont entraîné des pertes d’emplois dévastatrices, un affaiblissement des institutions publiques et une plus grande dépendance à l’égard du secteur privé. Ce n’est pas pour rien que ses collègues conservateurs disent que M. Poilièvre est « très en phase avec… la nouvelle direction des États-Unis ».

Si nous ne réagissons pas maintenant, la fonction publique canadienne pourrait être confrontée à la même vague d’austérité, de démantèlement des syndicats, d’ingérence politique et d’insécurité d’emploi. La lutte pour la protection des services publics n’est pas seulement une question d’emplois, mais aussi de sauvegarde des programmes essentiels dont dépendent chaque jour des millions de Canadien·nes.

about safeguarding the essential programs that millions of Canadians depend on every day.

C’est le cœur gros que nous vous annonçons le décès de Delbert « Del » Dickson, un leader dévoué, un défenseur passionné et un ami cher. L’engagement inébranlable de Del envers sa profession et sa communauté a laissé une empreinte durable sur ceux et celles qui ont eu le privilège de le connaître.

Del a consacré 30 ans de sa carrière en tant que comptable et vérificateur à l’Agence du revenu du Canada (ARC). Parallèlement à son travail professionnel, il a été un leader actif et respecté au sein de l’Institut professionnel de la fonction publique du Canada (IPFPC), où il a inlassablement défendu les droits et les intérêts des membres.

Il a reçu le Prix du délégué syndical de l’année et a servi pendant de nombreuses années en tant que directeur de la RCN au sein du Conseil d’administration et en tant que président du Comité national des finances. Il a joué un rôle clé au sein de l’exécutif national du groupe VFS, en contribuant à l’équipe de négociation et au comité national de consultation. Il a également été président et membre de l’exécutif du sous-groupe VFS de l’Administration centrale et a été un membre actif de l’exécutif du chapitre du centre-ville d’Ottawa.

Lors des réunions des conseils régionaux et des assemblées générales nationales, Del était une présence familière au micro, s’exprimant avec passion sur les questions importantes pour les membres. Son leadership, son militantisme et son dévouement lui ont valu le Prix de membre à vie, qui témoigne de ses contributions durables.

La présence, la sagesse et le soutien indéfectible de Del manqueront profondément à ses collègues, à ses ami·es et à toutes les personnes qui ont travaillé à ses côtés.

L’exécutif de la RCN pleure sa perte et présente ses sincères condoléances à sa famille et à ses proches.

L'approche disparate actuelle du gouvernement en matière d'IA pour le secteur fédéral ne permet pas de suivre l’évolution rapide des changements technologiques. L'IPFPC demeure déçu par la stratégie du SCT dévoilée en mars 2025.

Nous réclamons depuis longtemps une stratégie fondée sur la transparence et dotée d’un registre d'utilisation de l'IA, un engagement pris par Stephen Burt, dirigeant principal des données du Canada, mais qui n'a pas été tenu. De plus, aucune garantie n'a été donnée contre les suppressions d'emplois dues à l'IA ou contre son utilisation abusive pour surveiller les employé·es fédéraux, ce qui, nous le savons, est déjà le cas.

Plus grave encore, il n'a pas été question d'un organisme indépendant de réglementation de l'IA. Utilisée de manière responsable, l'IA peut autonomiser les travailleurs, améliorer les emplois et accroître l'efficacité. Cependant, son utilisation non réglementée favorise les abus : elle risque de remplacer des employé·es, menace la vie privée et porte atteinte aux normes du secteur public.

L'IPFPC souhaite une mobilisation plus approfondie et une consultation continue sur l'IA. Nous continuons de réclamer la création de comités mixtes patronaux-syndicaux. Les employé·es fédéraux sont en droit de comprendre comment l'IA transformera leurs emplois et leur milieu de travail, et nos membres méritent d'avoir une voix plus forte dans cette transformation. Il est d’une importance cruciale pour l'avenir de la fonction publique que les employé·es ne soient pas mis à l'écart ou que leurs critiques constructives soient ignorées.

Le secteur public fédéral a besoin d'une approche globale et transparente en matière d'IA, appuyée par une réglementation et une surveillance indépendante, des consultations continues et la négociation collective, qui aborde les risques en matière de vie privée, garantit les droits des employé·es et préserve les bons emplois au fédéral.

Plus précisément, l’Institut plaide en faveur d’une stratégie fédérale sur l’IA qui inclurait les protections, garanties et principes suivants :

  • Consultation : Qu’il s’agisse d’introduire une nouvelle IA dans les flux de travail ou d’élaborer une stratégie fédérale, le gouvernement doit consulter les syndicats et les parties concernées à tout moment. Mettre en place des mécanismes de consultation réguliers dans tous les secteurs, y compris avec le Conseil du Trésor, en se réunissant au moins quatre fois par an. Renforcer le Conseil consultatif sur l’IA en y intégrant une représentation syndicale, car nous sommes directement concernés par l’utilisation de l’IA.
  • Réglementation : Mettre en place des organes de surveillance fédéraux pour réglementer l’IA à tous les niveaux du gouvernement, y compris les établissements de sécurité nationale, en garantissant la protection de la vie privée et des droits de la personne. Idéalement, le Canada établira un cadre réglementaire unique qui régit l’IA dans les secteurs privé et public.
  • Transparence : Le Conseil du Trésor, les ministères et les organismes doivent rendre publiques toutes les utilisations de l’IA, en particulier en ce qui concerne le recrutement, la dotation en personnel, la gestion du rendement, le contrôle de la sécurité et l’accès des visiteurs.
  • Équité, diversité et inclusion (EDI) : Les politiques en matière d’IA doivent être élaborées dans l’optique de l’EDI, en veillant à ce qu’aucune pratique discriminatoire, telle que la reconnaissance photographique Clearview, ne soit utilisée. L’IA doit être inclusive dès le départ.
  • Négociations sur l’IA : Imposer l’inclusion de l’utilisation de l’IA dans le processus de négociation collective afin que les employeurs et les syndicats puissent négocier relativement à la manière dont l’IA affecte la vie professionnelle du personnel.
  • Contrôle : Mettre fin à toute surveillance secrète du personnel par l’IA, y compris les outils de surveillance et les robots, comme l’ont souligné de récents rapports des Médias.
  • Examen : Les nouveaux systèmes d’IA doivent faire l’objet d’un examen régulier après leur mise en œuvre afin d’évaluer leur efficacité et de procéder aux ajustements Nécessaires.
  • Protection des dénonciateurs : Protéger le personnel qui signale une utilisation non éthique de l’IA, en suivant des modèles éprouvés comme ceux de l’Australie.
  • Recherche : Les ministères fédéraux devraient diriger la recherche sur l’IA afin d’améliorer les programmes existants ou d’en développer de nouveaux, en veillant à ce que la recherche soit menée par des fonctionnaires, sauf en cas d’exception justifiée.
  • Formation et recyclage : Offrir au personnel une formation ou un recyclage obligatoire et entièrement financé en matière d’IA, en commençant immédiatement lorsque cela s’avère nécessaire.
  • Avis préalable : Prolonger la période d’avis pour les changements d’emploi ou les mises en disponibilité liés à l’IA à au moins un an, ce qui laisse suffisamment de temps pour le recyclage.
  • Garantie d’emploi : Si le recyclage n’est pas possible, garantir de nouvelles occasions d’emploi au personnel touché par la mise en disponibilité due à l’IA.

 

Les organisations communautaires et syndicales à travers le pays demandent au Parlement du Canada de donner la priorité aux intérêts des travailleur·ses lorsqu’il élaborera un plan d’action en réponse aux nouveaux tarifs douaniers américains. 

Le système d’assurance-emploi du Canada doit être amélioré de toute urgence, car les travailleur·ses sont confrontés à des difficultés économiques en raison des tarifs douaniers imposés par les États-Unis. Le Groupe de travail interprovincial sur l’assurance-emploi a élaboré la feuille de route de l’assurance-emploi afin de s’assurer que le gouvernement du Canada protège l’ensemble des travailleur·ses en cette période d’incertitude et de vulnérabilité. 

L’IPFPC approuve la feuille de route de l’assurance-emploi aux côtés du Syndicat canadien de la fonction publique, Unifor, le Congrès du travail du Canada, et plus de 100 autres organisations et syndicats à travers le Canada.

Lire la feuille de route de l’assurance-emploi

C’est avec une grande tristesse que nous annonçons que Pascal Sylvester Kirton Joseph est décédé le 9 mars 2025. Pascal était un membre dévoué du syndicat et un défenseur passionné de la justice et de l’équité au travail. Il manquera profondément à sa famille, à ses ami·es et à toutes les personnes qu’il a côtoyées.

Pascal était un membre actif et engagé du groupe VFS de l’Institut qui a assumé diverses fonctions de direction tout au long de sa carrière. Il a contribué de manière importante à de nombreux comités locaux, régionaux et nationaux, notamment au Programme d’aide aux employés, à l’Équipe de consultation syndicale-patronale et au Comité pour l’équité en matière d’emploi. Son dévouement au leadership syndical a culminé avec sa participation au Conseil d’administration de l’Institut, où il a représenté la région de l’Ontario de 2009 à 2010.

Au-delà de ses contributions professionnelles et syndicales, Pascal était connu pour sa personnalité chaleureuse, sa capacité à établir des liens et sa passion pour la promotion de lieux de travail inclusifs. Son héritage de défense et de leadership continuera d’inspirer ceux et celles qui suivront ses traces.

Nous présentons nos plus sincères condoléances à la famille, aux ami·es et aux collègues de Pascal. Nous lui rendons hommage pour ses années de service et de dévouement et nous nous souviendrons toujours de son engagement inébranlable envers le mouvement ouvrier.

Vous pouvez partager vos souvenirs au sujet de Pascal et exprimer vos condoléances ici.


OTTAWA, le 31 mars 2025 – Le groupe des Employés professionnels de Chalk River (GEPCR), représenté par l’Institut professionnel de la fonction publique du Canada (IPFPC), seront en droit de déclarer la grève le 14 mai 2025 à 0 h 01. 

« Nous sommes sans convention collective depuis janvier 2024 et nos scientifiques et ingénieur·es nucléaires sont à bout de patience, » explique le président du GEPCR, Jonathan Fitzpatrick. « Ils et elles nous ont donné le plus fort des mandats de l’histoire du GEPCR pour exercer des moyens de pression pouvant aller jusqu’au déclenchement d’une grève. Nos membres méritent un salaire équitable et nous sommes prêts à entreprendre des moyens de pression si c’est ce qu’il faut. »

La possibilité d’exercer des moyens de pression demeure bien réel alors que professionnel·es du campus de Chalk River étudient toutes leurs options et qu’ils et elles préparent un session de conciliation avec les Laboratoires Nucléaires canadiens (LNC) afin de tenter de dénouer une impasse d’un an qui concerne la rémunération équitable, la sous-traitance des emplois et les conditions de travail.

« Aujourd’hui, plus que jamais, nous sommes unis dans notre détermination à obtenir des salaires équitables, à améliorer nos conditions de travail et à protéger notre travail professionnel de la sous-traitance. Une rémunération équitable, c’est la base, pour attirer et retenir les professionnel·les hautement qualifiés qui sont essentiels pour que l’entreprise puisse fournir constamment des services de premier ordre », calcule Jonathan Fitzpatrick.

Du 1er au 3 avril prochain, l’équipe de négociation entamera une conciliation dans le but de parvenir à une entente négociée qui reconnaisse le travail professionnel des scientifiques et ingénieur·es nucléaires du GEPCR, et ce, sans faire l’usage d’un arrêt de travail

« Nous avons maintenu la solidité des Laboratoires Nucléaires canadiens (LNC) malgré des défis énergétiques et commerciaux permanents. En contrepartie, alors que l’augmentation du coût de la vie est élevée, ce que l’entreprise nous offre est en fait une baisse des salaires, » conclut M. Fitzpatrick.

L’équipe de négociation se dit déçue par la dernière offre de l’entreprise, une offre qui contraint le syndicat à déclarer l’impasse le 6 février 2025 et à déposer une demande auprès du Service fédéral de médiation et de conciliation. 

Sean O’Reilly, le président de l’Institut professionnel de la fonction publique du Canada (IPFPC), déclare que les 75 000 professionnel·les du secteur public membres du syndicat soutiennent pleinement les 800 scientifiques et ingénieur·es du campus de Chalk River des Laboratoires Nucléaires Canadiens.

Les membres du GEPCR assurent la sûreté de l’exploitation des réacteurs nucléaires et contribuent à la gestion sûre des déchets radioactifs ainsi qu’aux projets d’assainissement de l’environnement partout au Canada. La recherche en médecine nucléaire que font les membres du GEPCR protège la santé des Canadien·nes.

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Source : Johanne Fillion, 613-883-4900 (mobile), jfillion@pipsc.ca

Presque tou·tes les membres de l’Institut ont droit à des prestations d’invalidité dans le cadre du régime d’assurance-invalidité de leur lieu de travail. Vous trouverez plus d’informations sur votre régime précis ici.

Les membres doivent communiquer de manière proactive avec leur médecin, leur employeur et leur prestataire de services de santé pour s’assurer que les prestations ne sont pas refusées en raison d’une déclaration tardive. Il est important de respecter le délai de soumission, qui est généralement de quelques semaines à partir du moment où, de l’avis de votre médecin, vous êtes dans l’incapacité de travailler en raison de votre état de santé.

Nous invitons les membres à tenir leur employeur et leur prestataire de services de santé informés de leur intention de déposer une demande d’indemnisation, même si les documents ne sont pas encore prêts.

Les membres dont la demande d’indemnisation a été refusée ou qui ne parviennent pas à obtenir des informations auprès de leur employeur peuvent contacter l’adresse pensionsavantages@ipfpc.ca  pour obtenir de l’aide.

L’IPFPC est profondément déçu par la décision prise par la juge Jocelyne Gagné de rejeter la requête en autorisation de l’instance comme recours collectif contre le gouvernement fédéral. Cette cause historique, qui visait à remédier à des décennies de discrimination systémique à l’encontre des fonctionnaires noirs, représentait une occasion cruciale de reconnaître les torts historiques et d'apporter des changements conséquents au sein de nos institutions.

Le raisonnement de la Cour fédérale selon lequel l’affaire « ne soulève pas suffisamment de questions communes pour faire l’objet d’un recours collectif » et que sa portée « la rend tout simplement impropre à un recours collectif » ignore les expériences communes de discrimination qui ont affecté d’innombrables fonctionnaires noirs. Bien que la Cour reconnaisse « l’histoire profondément triste et toujours d’actualité de la discrimination subie par les Canadiens noirs », cette reconnaissance sonne creux si elle reste sans effet.

« Le racisme systémique nécessite des solutions systémiques, réplique Din I. Kamaldin, du Caucus des membres noirs de l’IPFPC. « En rejetant ce recours collectif, la Cour a placé des obstacles supplémentaires sur le chemin de celles et ceux qui cherchent à obtenir réparation pour des décennies de discrimination. »

« Nous sommes indéfectiblement solidaires avec le Secrétariat du Recours collectif noir et nos membres issus des communautés noires, » déclare Sean O’Reilly, le président de l’IPFPC. « Cette décision n’est pas la fin du combat, mais plutôt un moment qui renforce notre détermination à chercher à ce que justice soit faite par tous les moyens disponibles. »

L’IPFPC exhorte le gouvernement fédéral à faire preuve d’un véritable engagement à lutter contre le racisme systémique en s’engageant directement auprès du Secrétariat du Recours collectif noir et en mettant en œuvre les changements que ce dernier a proposés, notamment :

  1. En créant une Commission sur l’équité envers les personnes noires chargée d’enquêter sur les problèmes, de mettre en œuvre des solutions et de demander des comptes aux entités gouvernementales, en cas de discrimination;
  2. En créant un fonds d’indemnisation pour dédommager les fonctionnaires noirs victimes de traumatismes psychologiques et de pertes financières au cours des 50 dernières années;
  3. En mettant en œuvre des mesures concrètes pour éliminer les obstacles à l’embauche et à la promotion des fonctionnaires noirs.

La recherche de la justice et de l’équité dans notre fonction publique doit se poursuivre, indépendamment de ce revers.

Pour de plus amples renseignements sur la manière de soutenir ce combat permanent pour la justice, veuillez consulter le site Web https://fr.blackclassaction.ca/.

À l’ensemble des travailleur·ses de la fonction publique fédérale aux États-Unis, en particulier ceux et celles qui travaillent dans le domaine de la science et de la recherche :

L’IPFPC exprime sa solidarité inébranlable avec vous en ces temps profondément difficiles. Entant que plus grand syndicat de la fonction publique au Canada représentant les scientifiques fédéraux, nous sommes à vos côtés alors que vous êtes confrontés à des attaques sans précédent contre votre travail, votre bien-être et les fondements mêmes de l’intégrité Scientifique.

Nous condamnons avec la plus grande fermeté les attaques contre la science et la recherche initiées par l’administration Trump et ses politiques. Du gel de milliards de dollars de fonds fédéraux essentiels à la recherche, à la censure de la recherche sur des sujets tels que le changement climatique et le genre, en passant par le licenciement de milliers d’employé·es du secteur public dans des organismes nationaux qui s’appuient sur la recherche scientifique pour protéger la santé publique, l’environnement et la sécurité nationale. Il s’agit notamment du Centre for Disease Control, de l’Environmental Protection Agency, de la National Archives and Records Administration, et des musées et des bibliothèques à travers les États-Unis.

Ces actions ne constituent pas seulement une attaque contre la communauté scientifique et de recherche, mais aussi contre les valeurs fondamentales de la démocratie elle-même. La science et la recherche constituent le socle sur lequel nous fondons notre compréhension du monde, résolvons des problèmes cruciaux et élaborons des politiques visant à promouvoir et à protéger le bien public.

Elles doivent être libres de toute ingérence politique.

Au Canada, nous n’avons pas besoin de regarder loin dans le passé pour voir comment notre propre gouvernement s’est attaqué à la science et à la recherche fédérales. Sous le gouvernement conservateur de Stephen Harper, des programmes scientifiques essentiels à la santé de l’environnement et des océans du Canada ont été sabrés ou supprimés, des milliers de scientifiques fédéraux (y compris des membres de l’IPFPC) ont été licenciés, tandis que d’autres, en particulier ceux et celles qui effectuaient des recherches sur le changement climatique et d’autres sujets politiquement sensibles, ont été systématiquement muselés.

Les Canadien·nes sont aujourd’hui confrontés à un candidat au poste de premier ministre qui a non seulement soutenu ces attaques contre la recherche et la science canadiennes, mais qui a également joué un rôle central dans l’administration qui les a menées à bien. En outre, ce candidat s’est engagé, s’il est élu premier ministre, à supprimer plus de 100 000 emplois dans la fonction publique fédérale.

Les services publics, l’intégrité scientifique et les bons emplois qui les soutiennent sont attaqués sur plusieurs fronts. Il est essentiel que les membres de ces communautés et leurs syndicats s’expriment et se défendent.

Nous sommes aux côtés de nos collègues professionnels de la fonction publique américaine dans la lutte pour protéger ces organismes, défendre l’autonomie de toutes les institutions basées sur la science, la recherche et la connaissance, et exiger qu’elles restent financées de manière adéquate et qu’elles soient priorisées pour le bien public.

La fonction publique professionnelle du Canada est le fondement sur lequel toutes les réponses et tous les programmes relatifs à la guerre tarifaire en cours seront élaborés. L’engagement des fonctionnaires envers la population canadienne est inébranlable; ils et elles élaboreront des réponses aux pressions étrangères, mettront en place des programmes pour aider les personnes lésées sur le plan économique et continueront de fournir les services essentiels dont la population canadienne a besoin.

Sean O’Reilly, le président de l’IPFPC, exhorte le gouvernement à continuer d’aider les Canadiens et les Canadiennes en élaborant une stratégie d’approvisionnement afin d’assurer  que nous achetons des produits et services canadiens, d’investir dans des entreprises canadiennes et de fabriquer des produits canadiens. Nous ne pouvons pas faire sans une fonction publique solide.

En investissant dans la fonction publique, le gouvernement investit dans le Canada.

Vous pouvez lire la lettre ouverte au Premier ministre du Canada ici.